Maria Zaki vient de publier un nouveau recueil de poésie bilingue français/anglais « A mon fils / To my son », aux Editions de l’Harmattan à Paris

Traduction de Matthew Brauer, enseignant à l’Université du Tennessee (Knoxville) aux USA

Nous avons posé quelques questions à Maria Zaki au sujet de ce nouveau livre :

Comme son titre l’indique, ce recueil est consacré à votre fils. Pouvez-vous nous dire ce qui a motivé ce choix très particulier ?

En 2021, mon fils unique venait d’avoir 25 ans. J’ai réalisé que mon "garçon" était devenu un adulte qui avait atteint un certain degré de maturité et d’indépendance. Après des années d’échanges verbaux entre nous, il était temps que l’écriture, et plus particulièrement la poésie de par sa grâce, vienne déposer le fruit de nos conversations à fleur d’une parole née de mon amour maternel. J’ai dû, quelque part, penser à l’expression d’Horace qui disait : « Les paroles s’envolent, les écrits restent ». Dès lors, la question de la pensée symbolique, consacrée à cette œuvre, s’est posée à moi car elle relève, plus que toutes les précédentes, d’un désir de transmission.

Quels sont les thèmes abordés dans ces poèmes ?

La poésie est la langue de l’âme, elle a son caractère inconditionnel, sa liberté que l’on se doit de respecter. Que ces poèmes aient trouvé leur souffle dans une source universelle et éternelle ; celle de l’amour maternel, c’est une chose indéniable, mais l’époque tourmentée où nous vivons, ayant marqué de son sceau nos dialogues, certains poèmes traitent des thématiques telles que le rapport de la jeunesse au monde, le monde du rêve et de la création, des études et du travail, des relations humaines et générationnelles, de la marchandisation…, sans oublier l’influence considérable du numérique sur nos vies.

Cependant, ni le regard direct ni le fait poétique n’entraînent un jugement, il s’agit simplement de mots et de signes à considérer et à reconsidérer par la jeunesse qui constitue une force neuve, capable de transformer la société d’aujourd’hui et d’assumer celle de demain.

Que pouvez-vous nous dire sur la traduction en anglais de Matthew Brauer ?

Personne n’ignore les limites de la traduction versifiée, mais le travail réalisé par cet enseignant universitaire américain est tout à fait remarquable. C’est notre deuxième collaboration, après « Dialogue en aphorismes », ouvrage commun à Jacques Herman et moi-même, et dont Matthew Brauer a fait la traduction en 2020.

Qu’ils soient doux ou épineux, murmurés ou criés, tous mes mots ont trouvé leur écho chez lui. Ayant lui-même un fils, il a été très sensible au fait que ce recueil soit dédié au mien. Dès le début, il a compris que cela concernait la qualité de l’être humain et le sens de sa destinée. Cette réalité est universelle, quel que soit le degré de développement académique ou technologique des cultures et des civilisations.

Abdellah Hanbali, eljadidascoop.com, le 11 novembre 2023.