Ne restent ni froid

Ni gel

La mer intérieure

Charmeuse de soleil

Danse

Sur la pointe des pieds

On ne sait plus

Comment en tenir

Les rivages

Dans les cieux

En fête

Les nuages

Ne volent plus

La place aux oiseaux

L’aube porteuse

De nouveaux

Vertiges solaires

N’attend qu’une allumette !

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La nuit n’a plus

Qu’à reprendre sa robe

Combien de fois

Ne fut-elle pas

Suppliée d’en relever

À peine les bords

Ou d’en raccourcir

Un peu les manches

Qu’elle reprenne aussi

Ses bijoux

Ses dentelles

Et ses châles acquis

Par héritage

Pour son bel amour

La gazelle ne gardera

Que les traits du jour

Sur son corps

Et les traces du soleil

Sur son visage !

*****

Dans le désert

Et ses dunes amoureuses

Je fixe l’horizon

Comme on fixe

Le prix de la liberté

Avant de retourner

Au vent et à la poussière

Je mets en vente

Les brides de mon cœur

Elles ne ressentent pas

L’éternité

C’est décidé

Quoiqu’elles fassent

Je vais les céder

Au premier marchand

D’articles équestres

Qui passe !

*****

Parcourir le labyrinthe

Des sourds

Symphonie amoureuse

En bouche

Déployer sa toile

De transparence

Au bord de l’océan

Faisant mine de dormir

Dans l’orange du soleil

Qui se couche

Et apprendre

À son cœur éprouvé

Par l’insoutenable fracture

L’exercice du pardon

Que faut-il d’autre

Pour sortir du temps

Et de ses lamentations ?

Peut-être

Un grain de folie

Planté dans

Ses limitations !

****

Les roses pourpres

Dansent

Folles sur leurs tiges

Gorgées d'espérance

Elles franchissent

Les cieux

Et cherchent sur terre

Le concert des yeux !

*****

Pour qui perçoit

L’envers du décor

Marcher sur le rouge

Que l’herbe a perdu

Ou marcher sur le vert

Que la rose a recouvré

N’a pas d’importance

Sur son chemin têtu

L’amour

Se manifestera

Pieds nus !

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Les mystères de l’univers

À peine réveillés

Dans mon cœur

Que mon âme ivre

Sautille déjà

De l’allégresse à la peine

De l’épreuve à l’aubaine

Elle me dit

Pour s’excuser

En titubant :

Je n’ai bu

Qu’une larme du sage !