À travers la lucarne
À travers la lucarne
Plus rien ne me parle
Que le chant assourdi
Des étoiles naissantes
Dans l'agonie du jour
L’instant semble pris
Entre l’inaccessible
Vérité
Et le mystère invariable
Que seule la foi
Adoucit
Un léger murmure
Un bruissement d'ailes
Que l'oreille tendue
Tente de percevoir
Vient meubler le silence
De la nuit qui descend
Dans l'indifférence
Alors ni le jour n’est jour
Ni la nuit n’est nuit
C’est juste un regard
Suggéré par l’ouïe
On a l’habitude
Quand les billes
Viennent à manquer
On utilise des yeux
À leur place
Mais jamais les siens propres
Au risque de vous déplaire
Pas plus que les yeux de verre
Trop fragiles et qui cassent
Avant de jouer
On a l’habitude
De les trier par couleur
C’est la méthode
La plus obvie de toutes
D’une main on les prend
De l’autre on les classe
On procède à la va-vite
Il y a ceux que l’on aime
Et ceux que l’on évite
Ceux qui vous sourient
Ceux qui larmoient
Et ceux qui font semblant
D’être encore en vie
Il fait les cents mots
En vers et contre tout
Il fait les cents mots
Devant la demeure
De sa muse
Au port de reine
Et aux longs cheveux roux
D’aucuns disent
Qu’elle s’est absentée
D’autres
Qu’elle dort un peu
Mais apparemment
Tout le monde s'en fout
Sur le perron
Un enfant s’amuse
Quoique muet
La tête en l'air
Les mains dans les poches
De son gilet
Les vers apeurés
Rentrent dans leur trou
La vague croît
La vague croît
Et croît encore
Ivre de l’océan
Qu’elle porte
Dans son corps
Une mouette criant
Un peu moins fort
Que les autres
La suit du regard
Et s'apprête à plonger
En guettant une proie
Et quand les marins
Écument de rage
La mer leur répond
En écumant de joie
Comme aux cœurs il advient
Aux bateaux qu'ils chavirent
Mais du soir au matin
Impavide la vague
Poursuit son chemin
À toi l’ami
À toi
L’ami qui a
Les six attributs
Que j’affectionne :
L’éveil
La lumière du visage
La transparence
La brûlure du cœur
La veille nocturne
Et les larmes
Je dévoile mon secret
Et offre mon œil droit
Miroir de la lumière
De mon âme
Entre le oui et le non
Dépassant les apparences
Du monde d’ici-bas
Du ciel de lit de mes songes nacrés
Je t'offre les pluies
Tièdes de mes étés
Dans le creux de tes mains
Qui toujours les accueillent
De l'ombre claire des jours mourants
Nus au matin dans la lumière
Je t'offre le vêtement
Doux comme le passage
D'une porte sans seuil
Et ton cœur grand ouvert
S'élargit à mesure
Que passent les jours
Chargés d'espérance
Les chemins de l'aimance
Régulent ta vie
Et tes horizons gris
Petit à petit
Semblent devenir verts