On peut montrer les beautés du monde selon tous les outils dont nous disposons. L’un dira par la plume ce que l’autre exprimera par flûte, harpe ou violon, et qu’un autre encore rendra visible au bout de son pinceau.
Dans ce volume au titre à la fois subtil et envoûtant, Maria Zaki trace un chemin théologique très particulier puisque les jalons qu’elle pose sur son parcours consistent en des éclairages à la fois doux et délicats mais toujours porteurs de foi.
Il fallait bien qu’elle trempât sa plume dans l’encre claire de la spiritualité pour faire résonner les mots qui constituent, en brèves facettes théologiques, des poèmes tout entiers centrés sur le Prophète.
Cet ouvrage relève donc - et en même temps - d’une approche théologique et d’une manifestation poétique. Et la poésie, qui qu’en grogne, n’est pas un alignement de mots dans un certain ordre assemblés, mais un chant qui s’élève et qui invite le lecteur à s’élever lui-même en sa compagnie.
Maria Zaki évoque en ces pages l’homme « qui reçoit la grâce » selon l’étymologie même du substantif « Mohammad ». Et c’est vers lui que montent les mots et la musique née de leur agencement. D’une certaine manière, ces poèmes s’élèvent comme volent les oiseaux. Ils animent le ciel et sollicitent notre attention : tandis que l’un se pose, l’autre s’envole et un troisième fait entendre son chant.
Le lecteur n’est pas invité à lire ce livre linéairement comme s’il s’agissait d’un traité de théologie. Il passera d’un poème à un autre sans aucune planification de lecture, simplement au gré du moment. Et puis, il reviendra sur telle page ou telle autre et découvrira des senteurs et des couleurs nouvelles. Mais c’est toujours le parfum subtil et délicat de la poésie qui l’accompagnera.
En découvrant ce nouvel ouvrage de Maria Zaki, le lecteur prendra conscience que l’on peut rendre grâce au Prophète par de la musique ou par des mots et quand ces mots sont de la poésie, ils sont aussi de la musique.
Jacques Herman
Octobre 2024