Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Quand tu étais perdue
Au-delà du présent
Quand la paupière
Tremblait sur le qui-vive
Et la poussière ricanait
Au tournant des cils
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Quand tu contemplais
En silence et sans témoin
Les traces de l’éternel
C’était à la frontière
Entre l’invisible et l’entrevu
Le manifeste et le disparu
Ô prunelle, t’en souviens-tu ?
Je sais que tu es fatiguée
De tout ce que tu as vu
À ne plus savoir
De quelles larmes couler
Entre le meilleur et le pire
Ni quelle ligne du coeur
Suivre
Mais le regard demeure
À vivre
******
La petite mésange
Malgré les nuages
Rien ne dérange
La petite mésange
Contemplant la minime
Lumière que l’amour
Augmente infiniment
L’oiseau n’a un regard
Ni bon ni mauvais
Mais empli de la terre
Et des cieux
Ses yeux voient
Ce que voit l’aveugle
Au fond de notre cœur
Quand il nous dévisage
Il chante un peu
Pour nous donner
L’exemple
Puis se tait
Il sait qu’il faut
Tout dire
Comme un fou
Ou tout taire
Comme un sage